zaterdag 14 januari 2017

La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée - Guyane

La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée

Marine JACQUESSamedi 14 janvier 2017
La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée
Les organisations amérindiennes de Guyane ont assisté à la présentation du bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal (MJ)
Le bilan 2016 de l'opération Harpie et de la lutte contre l'orpaillage illégal en général a été présenté hier à la préfecture. Les chiffres ne démontrent pas de flagrants succès même si la tendance est à la baisse, sur plusieurs années, concernant le nombre de sites illégaux d'orpaillage.

Le bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal n'est pas satisfaisant, mais il n'est pas non plus décevant, selon les autorités. Le préfet Martin Jaeger s'est appuyé sur les chiffres diffusés par l'état-major : sur l'ensemble de la Guyane, 302 sites illégaux d'orpaillage étaient actifs fin décembre. Il y en avait 371 en 2015.
D'une année à l'autre, les résultats sont stables mais sur le plus long terme, la tendance est à la baisse. En 2013, 493 sites étaient actifs, selon le préfet. Dans le périmètre du Parc amazonien de Guyane (Pag), qui s'étend sur 34 000 km2, la tendance est à la hausse : 139 sites actifs d'orpaillage illégal ont été répertoriés par les agents du Pag en 2016, soit 24% de plus qu'en 2015.
Les opérations et les saisies ont été multiples au cours de l'an dernier. Cependant, seuls 3 kg d'or ont été saisis, l'objectif n'étant pas de saisir de l'or mais d'en limiter la production. La présence régulière sur le terrain est une des stratégies des forces armées. « Cette année, on a été beaucoup plus présents en forêt, à tel point que les garimpeiros nous aidaient à détruire pour nous voir vite repartir » , explique un gendarme. Ainsi, 133 puits et 23 barges ont été détruits courant 2016, limitant ainsi la production.
Les autres stratégies de l'opération Harpie reposent sur l'effet de surprise. Les forces armées approchent les sites d'orpaillage illégaux en toute discrétion pour prendre les garimpeiros sur le fait. S'attaquer à la logistique des campements, en coupant par exemple les voie d'accès, s'est également révélé efficace, selon les forces armées.
DES IMPACTS CONSIDÉRABLES SUR L'ENVIRONNEMENT ET L'ÉCONOMIE
Malgré toutes ces stratégies, l'orpaillage illégal perdure et les ONG comme WWF, les organisations des Amérindiens de Guyane, et la Fédération des opérateurs miniers de Guyane sont inquiètes. L'orpaillage illégal a effectivement des impacts considérables sur la population, l'environnement et l'économie locale. L'impact de l'usage du mercure par les orpailleurs va faire l'objet d'une étude. Et les forces armées entendent bien continuer à occuper le terrain.
Quant au préfet, il compte notamment développer la coopération transfrontalière avec le Brésil et le Suriname.
Lors de la commission mixte transfrontalière France-Brésil qui s'est déroulée à Cayenne en décembre, les Brésiliens se seraient inscrits dans un cadre de coopération et de droit.
Le site d'orpaillage illégal d'Eau claire, à Maripasoula, en 2013 (photo d'archives)
Tensions à l'entrée de la préfecture
L'ambiance était quelque peu tendue, hier, devant la préfecture de Guyane, avant que commence la présentation du bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal. Des membres des organisations amérindiennes de Guyane étaient agacés de se voir refuser l'entrée. Faute de place dans la salle, Laurent Lenoble, directeur de cabinet de la préfecture, a effectivement limité l'entrée en leur demandant de désigner un représentant par organisation. Un accord a finalement été trouvé, six membres ont pu assister à la réunion.
L'orpaillage au coeur de la législation
Lors de la présentation de ses voeux, hier matin, en tant que présidente du Parc naturel régional de Guyane (PNRG), Hélène Sirder s'est saisie du débat qui fait rage sur l'orpaillage illégal en Guyane. Elle s'est dite « surprise de l'inflation législative » durant ces derniers mois alors que le Parlement doit arrêter de légiférer à partir de mi-février, soit deux mois avant le premier tour de l'élection présidentielle. Des discussions sont actuellement en cours, au Sénat, sur un amendement à la loi portant sur l'Égalité réelle. Cet amendement concerne la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane. Il comprend des mesures que la députée de la deuxième circonscription de Guyane, Chantal Berthelot, a introduites. L'amendement est contesté par Les Républicains (LR). Un autre texte relatif à l'orpaillage va faire l'objet de discussions à l'Assemblée nationale les 24 et 25 janvier. Il porte sur l'adaptation du code minier à l'environnement. Hélène Sirder a pointé du doigt « les insuffisances » du texte. La proposition de loi s'adresse surtout aux opérateurs miniers légaux et s'emploie à réduire les impacts environnementaux.

La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée - Guyane

La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée

Marine JACQUESSamedi 14 janvier 2017
La bataille contre l'orpaillage illégal n'est pas gagnée
Les organisations amérindiennes de Guyane ont assisté à la présentation du bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal (MJ)
Le bilan 2016 de l'opération Harpie et de la lutte contre l'orpaillage illégal en général a été présenté hier à la préfecture. Les chiffres ne démontrent pas de flagrants succès même si la tendance est à la baisse, sur plusieurs années, concernant le nombre de sites illégaux d'orpaillage.

Le bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal n'est pas satisfaisant, mais il n'est pas non plus décevant, selon les autorités. Le préfet Martin Jaeger s'est appuyé sur les chiffres diffusés par l'état-major : sur l'ensemble de la Guyane, 302 sites illégaux d'orpaillage étaient actifs fin décembre. Il y en avait 371 en 2015.
D'une année à l'autre, les résultats sont stables mais sur le plus long terme, la tendance est à la baisse. En 2013, 493 sites étaient actifs, selon le préfet. Dans le périmètre du Parc amazonien de Guyane (Pag), qui s'étend sur 34 000 km2, la tendance est à la hausse : 139 sites actifs d'orpaillage illégal ont été répertoriés par les agents du Pag en 2016, soit 24% de plus qu'en 2015.
Les opérations et les saisies ont été multiples au cours de l'an dernier. Cependant, seuls 3 kg d'or ont été saisis, l'objectif n'étant pas de saisir de l'or mais d'en limiter la production. La présence régulière sur le terrain est une des stratégies des forces armées. « Cette année, on a été beaucoup plus présents en forêt, à tel point que les garimpeiros nous aidaient à détruire pour nous voir vite repartir » , explique un gendarme. Ainsi, 133 puits et 23 barges ont été détruits courant 2016, limitant ainsi la production.
Les autres stratégies de l'opération Harpie reposent sur l'effet de surprise. Les forces armées approchent les sites d'orpaillage illégaux en toute discrétion pour prendre les garimpeiros sur le fait. S'attaquer à la logistique des campements, en coupant par exemple les voie d'accès, s'est également révélé efficace, selon les forces armées.
DES IMPACTS CONSIDÉRABLES SUR L'ENVIRONNEMENT ET L'ÉCONOMIE
Malgré toutes ces stratégies, l'orpaillage illégal perdure et les ONG comme WWF, les organisations des Amérindiens de Guyane, et la Fédération des opérateurs miniers de Guyane sont inquiètes. L'orpaillage illégal a effectivement des impacts considérables sur la population, l'environnement et l'économie locale. L'impact de l'usage du mercure par les orpailleurs va faire l'objet d'une étude. Et les forces armées entendent bien continuer à occuper le terrain.
Quant au préfet, il compte notamment développer la coopération transfrontalière avec le Brésil et le Suriname.
Lors de la commission mixte transfrontalière France-Brésil qui s'est déroulée à Cayenne en décembre, les Brésiliens se seraient inscrits dans un cadre de coopération et de droit.
Le site d'orpaillage illégal d'Eau claire, à Maripasoula, en 2013 (photo d'archives)
Tensions à l'entrée de la préfecture
L'ambiance était quelque peu tendue, hier, devant la préfecture de Guyane, avant que commence la présentation du bilan 2016 de la lutte contre l'orpaillage illégal. Des membres des organisations amérindiennes de Guyane étaient agacés de se voir refuser l'entrée. Faute de place dans la salle, Laurent Lenoble, directeur de cabinet de la préfecture, a effectivement limité l'entrée en leur demandant de désigner un représentant par organisation. Un accord a finalement été trouvé, six membres ont pu assister à la réunion.
L'orpaillage au coeur de la législation
Lors de la présentation de ses voeux, hier matin, en tant que présidente du Parc naturel régional de Guyane (PNRG), Hélène Sirder s'est saisie du débat qui fait rage sur l'orpaillage illégal en Guyane. Elle s'est dite « surprise de l'inflation législative » durant ces derniers mois alors que le Parlement doit arrêter de légiférer à partir de mi-février, soit deux mois avant le premier tour de l'élection présidentielle. Des discussions sont actuellement en cours, au Sénat, sur un amendement à la loi portant sur l'Égalité réelle. Cet amendement concerne la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane. Il comprend des mesures que la députée de la deuxième circonscription de Guyane, Chantal Berthelot, a introduites. L'amendement est contesté par Les Républicains (LR). Un autre texte relatif à l'orpaillage va faire l'objet de discussions à l'Assemblée nationale les 24 et 25 janvier. Il porte sur l'adaptation du code minier à l'environnement. Hélène Sirder a pointé du doigt « les insuffisances » du texte. La proposition de loi s'adresse surtout aux opérateurs miniers légaux et s'emploie à réduire les impacts environnementaux.